Le scénario n’est plus cette chose inaccessible, comme un frein entre moi et la concrétisation d’un film. Grâce au travail avec les scénaristes et script-doctors j’ai intégré la technicité, la science du travail d’écriture. J’ai appris à développer un axe dramatique, à mieux comprendre mes personnages.
Du cinéma d’action à la sueur de l’écriture
Notre quatrième invité cet été est un scénariste et réalisateur habitant et travaillant à Bruxelles. Il s’agit de Noureddine Zerrad, mieux connu sous le nom de NOON. Nous avons collaboré avec lui comme script-doctor – et co-scénariste – sur un film de long-métrage de fiction. Il nous parle de sa passion pour le cinéma d’action depuis tout jeune. Et nous explique pourquoi le travail du scénario a été essentiel dans l’affirmation de ses idées et de son propos.
Des films de rue aux tournages professionnels
Noon, qui a aujourd’hui 46 ans, est tout jeune lorsqu’il se découvre une passion pour le cinéma. Dans le Bruxelles de son adolescence, il crée un collectif pour reproduire des scènes de ses films préférés.
Ce qui intéresse le jeune homme et ses acolytes, c’est l’aspect visuel et sonore du cinéma. Ensemble, ils s’amusent à décortiquer chaque plan, apprenant ainsi le langage cinématographique sans plan de carrière.
A l’époque, l’idée de devenir réalisateur professionnel est une sorte de rêve. Mais Internet n’existant pas, il n’a pas conscience de l’existence d’écoles de cinéma pour apprendre le métier. Noon va donc parfaire son bagage technique sur le tas. Enchaînant les petits boulots sur des tournages, il observe et continue dans son coin à réaliser des films sans budget.
L’écriture : un passage obligé
Au fil des rencontres, Noon prend conscience de ses limites en matière d’écriture. Derrière son goût prononcé pour le cinéma d’action, se cache une volonté de toucher un public avec des messages profonds. Il sollicite un producteur – avec lequel il travaille encore aujourd’hui – qui l’incite à se frotter aux scénaristes.
C’est ce qu’il fait ! Conscient que pour obtenir des financements pour un projet personnel qu’il porte depuis des années, il doit se professionnaliser. La nécessité de s’appliquer dès le scénario pour associer aux images des propositions plus élaborées devient pour lui une évidence.
Noon est alors de plus en plus critique, en tant que spectateur, avec les films qu’il voit. La frustration des histoires mal racontées se fait sentir. Mais il a également conscience qu’il lui manque encore quelques clés essentielles en termes d’écriture du scénario.
La collaboration avec des co-scénaristes et des script-doctors
Son bagage technique, visuel, sonore, comme monteur également, il continue à l’étoffer à chaque occasion. Pour le scénario, il doit trouver du temps et cette discipline n’est pas aisée à intégrer à son agenda. Avec son producteur et deux co-scénaristes, il parvient malgré tout à finaliser un scénario de court-métrage : Vulnérable.
Le film est financé par la Fédération Wallonie Bruxelles, acquis par la télévision belge et diffusé en festivals. Mais pour Noon, ce n’est qu’une étape ! Car si le court-métrage lui a donné confiance, ses ambitions de cinéma nécessitent un format plus long.
Il entame alors, avec une co-scénariste, le traitement d’une version longue, plus intime et profonde de son court. Son fidèle producteur lui propose par ailleurs nos services en tant que script-doctor. Près de deux ans après le début de cette aventure, le film est prêt à entrer en développement.
Noon partage avec nous cette expérience, cette aventure comme il la décrit, dans un entretien à retrouver ci-dessous.